En attendant la neige

Le vent a souffle si fort ces jours-ci que la maison entière résonnait de bruits étranges. Le plastique que l’on met aux fenêtres pour s’isoler du rude hiver du New Hampshire va finir par s’en aller. Précaution inutile en fait. Le petit ventilateur chauffant acheté au printemps est toujours dans son carton. L’attirail Gore-Tex-Polaire-combi-de-ski-moufles attend sagement au placard. Le rude hiver prend son temps. « C’est l’hiver le plus bizarre que j’ai jamais connu, et je vis ici depuis un bail ». Hier le thermomètre affichait 15 C. Les américains sont sortis sur les pelouses du campus, jouer au frisbee, au football. Même ces #@*¤§! d’écureuils sont sortis de leur hibernation, sautent partout, et reprennent leurs habitudes orgiaques dans les poubelles, toujours aussi peu effrayés par le passant.

Je suis content de ne pas avoir acheter ce ski pass en début de saison. Il n’y a plus trace de neige dans la région. Et pourtant, 500 bornes plus haut, de la neige on en trouve, à Montréal. Techniquement parlant, l’activité des vents tropicaux du côté du golf du Mexique serait à l’origine de ce temps complètement détraqué. Nous profitons donc des vents chauds du Sud, malheureusement pas des courants. L’an dernier a la même période, je suggérais que nous achetions une voiture de toute urgence, afin d’éviter un bon ¼ d’heure d’attente du bus par un blizzard a -15C. Les sourcils gelés, le faciès un rien crispé et rougi, nous tentions de sourire en réponse aux automobilistes hilares qui nous voyaient sur le bord de la route. Aujourd’hui la voiture je l’ai, mais les -15C… Un proverbe de Nouvelle-Angleterre dit ceci : « si tu n’aimes pas le temps qu’il fait ici, attends le lendemain ». Bien. J’attends.

J’ai tellement hâte de me vautrer sur les chemins de l’université, de dégager la voiture à la pelle, et surtout, surtout …, de rester chez moi et regarder tomber la neige quand l’université ferme !